Le petit chemin vert

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mardi 20 novembre 2007

Araignée du soir, les boules ! (fin)

  • Acte 5 : Rien que pour nos yeux

Ça y est, je l'ai vue.

Elle était là, parée de mille feux scintillants
Dans sa robe noire, arborant son collier rouge.
Accrochée à sa toile, elle me regardait,
peut-être même me guettait-elle ?
Mais sûrement, elle m'attendait.
Il ne faut pas que je bouge
Si je veux rester vivant.



Elle était belle,
Et j'avoue que j'aurais presque eu
Le coup de foudre pour elle en d'autres circonstances,
Si j'avais été un coléoptère ou encore un phasme.

Mais je n'en suis pas un. Aussi je la prends en photo, et je m'efface.

Ceci fut ma dernière nuit ici. J'avais passé toute une semaine à flipper à cause d'araignées venimeuses létales et d'hurlements nocturnes de coyotes. Je pensai que je méritai amplement mon cadeau d'adieu, à savoir une rencontre véritable avec celle pour laquelle je venais de paranoyer toute la semaine : la veuve noire.
Je décidai donc d'aller faire un tour dans la cave. Celle-là même où on m'avait formellement interdit d'aller.
Tu sais, c'était comme une vénération, puisque je ne pensai qu'à elle; il fallait que je la vois. C'en était finalement devenu un leitmotiv pour moi. Car la voir, c'était la combattre, la défier, voire la dominer; c'est-à-dire combattre, défier, dominer la peur profonde et la paranoia qui me submergaient.
Aussi, armé de courage, je décidai de pousser la porte de la cave. Telle ne fut pas ma surprise quand je vis que celle-ci n'était même pas fermée à clef, alors que cette maudite porte de débarras, elle, l'était. Je ne cache pas que ce fut un supplice aussi, pétrifié à l'idée de voir une veuve noire me tomber dessus en descendant l'escalier ou bien de devoir passer à travers des toiles pleine de....
Mais finalement, non. Rien de cela ne se passa.

Ca y est, je la vis. Elle aussi me vit. Nous nous sommes fixés un long moment. Puis elle a repris son chemin sur sa jolie toile, continuant sa besogne comme si rien n'était venu la perturber.

Cette nuit-là, je dormis apaisé.

Paranoia : 0 - Moi : 10^8.

ps : la seconde photo que tu as sous les yeux est quasiment à l'échelle.

mardi 13 novembre 2007

FREE RICE



Si ça peut aider, alors ne nous en privons pas : http://www.freerice.com/index.php

Le but de ce jeu (en anglais seulement) est le suivant : d'abord, tu ne gagnes rien. On te propose simplement un mot, il faut trouver sa signification. Plus tu trouves de mots, plus tu acquières des grains de riz. Et plus t'acquières du riz, plus il y a aura de l'argent/du riz refilé à l'ONU, plus exactement à son programme de lutte contre la faim dans le monde. L'argent refilé à l'ONU provient de la pub qui est diffusée dans les bannières du bas.

Simple, efficace et ludique, pour ceux qui parlent anglais. Pour le moment, je me suis arrété à 150 grains de riz. Et toi ?

jeudi 8 novembre 2007

Puisqu'on te le dit

Ta connection internet te lâche sans cesse ? Tu n'arrives plus à télécharger illégalement le dernier épisode des feux de l'amour au cours d'une seule et même nuit ? Ta conversation vidéo avec mamie Gilberte en plein Berry connaît des ratés ? Ton voisin de palier sent mauvais des genoux ? Bref, ça va vraiment pas et tu n'as qu'une envie, c'est d'optimiser ta freebox, n'est-ce-pas ?
Pas de problèmes, Free a pensé à tout et est là pour t'aider. Section 4.3 du manuel du boitier ADSL, page 22.



Alors, ne te sens-tu pas déjà mieux avec cette information ? Ne vois-tu pas déjà l'image de mémé se clarifier ? Merci qui ?

ps : Que celle ou celui qui a osé voler la sous-section 4.3.2 dudit manuel ait l'amabilité de le rendre en l'envoyant à l'adresse suivante free@free.fr. Des millions d'utilisateurs souhaiteraient en effet pouvoir afficher les caractéristiques en temps réel. D'avance, merci pour eux.
lesverts : Exercice à faire pour la semaine prochaine. Mesurer précisément n avec un goniomètre et en déduire z.

lundi 5 novembre 2007

Araignée du soir, les boules ! (4e)

  • Acte 4 : Le meunier hurlant
"Quelqu'un devrait aller lui dire de ne pas hurler, un homme de son âge. C'est pas possible qu'un être humain crie comme le dernier des loups." -- Le meunier hurlant -- Arto Paasilinna

Ce n'est pas de moi dont il s'agit ici. Mais d'eux. C'est vrai, j'était paranoiaque à cause des araignées, de l'ambiance étrange du moment, et de tout le reste, mais pas au point de me mettre à hurler la nuit. En revanche, eux, ils ont hurlé à la mort. Ils ont passé deux nuits à hurler même. Pas une, non non, ça aurait été trop gentil de leur part, mais deux. Heureusement, ça ne durait pas toute la nuit, mais suffisament longtemps et fort pour qu'ils me réveillent une fois et que j'ai ma petite heure d'insomnie nocturne.

Ils ? Eux ? C'étaient les coyotes bien sûr !

Combien étaient-ils et où étaient-ils exactement ?J'en savais rien. Mais bien trop proches à mon goût car ils avaient réussi à me réveiller, et suffisament nombreux. Non content de me faire piquer par des araignées, j'allais me faire bouffer par des coyotes en plus. Il ne manquait plus qu'eux à ma fête.

C'est glauque un chant de coyote. Mais alors une chorale de coyotes, c'est carrément lugubre. Surtout vers minuit, une heure du matin. Ah ça a l'air gentil comme tout sur les images, on dirait un berger allemand même. On leur donnerait le bon Dieu sans confession. Ça veut jouer, ça veut te courir après et te faire de douces léchouilles aux oreilles. Mais qu'il est MEUUUUGGGGNON le toutou.
Mais en meute, c'est pas très gentil, les coyotes. Enfin il paraît. Et j'ai pas souhaité vérifier.
Il se trouvait que je travaillais très tard dans un autre bâtiment près de la maison, à une centaine de mètres. Et il a fallu que je trouve le moyen de rentrer lors de leur seconde crise de hurlement de la semaine. J'ai longuement hésité à passer la porte du batiment pour rentrer à la maison et me planquer au fond du lit. Puis, hop, j'ai pris mon élan et j'ai couru comme jamais je n'avais couru auparavant. Je pense aisément qu'on aurait pu dire que Bruny Surin ou Ben Johnson c'était d'la p'tite bière à côté de moi à ce moment précis. Et ouf, je suis arrivé vivant.

Amie lectrice/ami lecteur, tu vois, pour un peu, les coyotes auraient presque réussi à me faire oublier les araignées...

Paranoia : 518 - Moi : -2.

jeudi 1 novembre 2007

Araignée du soir, les boules ! (3e)

  • Acte 3 : tu connais l'histoire de l'araignée qui repeind mon plafond ?
2eme nuit ici. J'avais survécu à la 1ère nuit, j'allais bien réussir à passer le cap de la deuxième, non ? Je passais mon temps à scruter tout ce qui était scrutable. Le sol, les murs, le plafond, les tables, le lit, les chaises, re le sol, le miroir, les toilettes où je faisais très attention avant de m'asseoir sur la lunette (puisque je te dis qu'il faut que tu regardes le film "la malédiction de la veuve noire" !), la moquette, le réfrigérateur, re le plafond, oh tiens, une araignée, re le lit, re les chaises, le canapé, le AAAAAAAAAAAAAAAAAAAHH ! Stop, reviens en arrière, vite, vite !!!! Oui, voilà, tu y es. IL Y A UNE ARAIGNÉE QUI SE PROMÈNE AU PLAFOND !! Au plafond qu'elle se promène l'araignée j'te dis !



Vite, vite, pas de panique, que faire ? Téléphoner à ma blonde et lui dire que je l'aimais ? Téléphoner à un avocat pour faire un testament ? Paul, mon ami Paul, je te lègue ma collection de dessous de plats jaunes que tu m'as toujours enviée; à toi maman, petite maman chérie, je te lègue ma collection de CDs de Michel Sardou et Frédéric François que tu n'as jamais enviée; à toi Lulu mon asparagus. Non, pas mon asparagus. Téléphoner aux renseignements, ils sont toujours de bons conseils ? Chanter la Marseillaise ? Hurler comme un dératé dans la maison qu'on ne m'y reprendra plus à venir ici ? Demander de l'aide aux voisins ? Ah non. Trop loin, les cons. Partir en loucedé dans la pièce d'à côté ? Non, je ne suis pas lâche je te dis ! Ne rien faire et siffloter "des pommes, des poires et des scoubidous, aaaahhhhh" sur un pied ? Non plus, je suis un ancien ophtalmologiste, je ne peux pas faire ça. Téléphoner aux flics pour leur signaler qu'il y a une araignée super-méga-hypra-giga-over-dangeureuse sur mon plafond ? C'est pas une bonne idée non plus, je ne veux pas finir mes jours en asile psychiatrique à Vancouver, ou pire, à Calgary. C'est vrai quoi, leurs équipes de hockey craignent un max. Vite, réagissons avant qu'il ne soit trop tard. Il ne me restait plus qu'une solution si je souhaitais passer une nuit tranquille : lui éclater la djeule lui fabriquer un joli tutu rose. Oui, car il est bien connu que la danse adoucit les moeurs. À moins que ce ne soit la poterie ? Ou le rotin ? Je ne sais plus. Bref, il fallait tout mettre en oeuvre pour la calmer et lui passer ses envies de suicider les gens de son entourage. En l'occurence, moi !
Elle est noire, c'est surement une veuve noire ! Putain, on dirait même qu'elle cherche à prendre son élan pour me sauter dessus, la salope. Je ne sais pas combien de temps j'ai mis à essayer d'ouvrir la porte du débarras pour choper un balai afin de la saigner. Au moins 5 minutes. Mais si ça se trouve, c'est un piège, elles sont deux en fait, et il y en a une qui m'attend dans le débarras pour me faire la fête ! Et si ça se trouve, elles sont des centaines derrière la porte du débarras ! Ahhhh la vache, elles sont vraiment très intelligentes ces connes. Et elles croyaient que j'allais me laisser prendre à leur traquenard? Mouhahahahahaaaa, elles me connaissaient mal !

Ca s'est terminé à coups de brosse à chiotte.

Je n'eus pas trop le choix en fait car je n'ai jamais pu ouvrir cette foutue porte du débarras, car je n'avais pas la clef. Si si ! Quel dommage quand même, non ? Bon en même temps ça m'arrangeait un tout petit peu car il faut dire qu'elle avait eu le bon goût de se positionner juste au dessus du débarras. Tu vois, elle avait tout anticipé, l'enflure. Bon c'était pas le tout de s'armer, il a fallu la buter. Ça non plus ce ne fut pas gagné d'avance. J'ai dû monter sur une chaise. J'avais peur, certes, mais l'air fin aussi. Mais bon, surtout peur. Bordel, j'avais pas de gants en LaTeX pour me protéger. Métier à risque que démineur d'araignées. Imagine le tableau. Tu entres chez toi et tu trouves un mec debout sur une chaise en train de brosser le plafond avec un balai à chiottes. Comment tu réagirais, hein ? Dis ? Ben tu ferais comme moi, tu commenderais une pizza hawaienne, parfaitement madame!
Je pense que je lui donnai un bon coup derrière la nuque car elle tomba comme une crèpe sur le sol (*), tu sais, comme quand on loupe le rattrapage de crêpe. Elle a gémi un peu, mais pas trop quand même. Sur le qui-vive, je gardai toute mon attention au cas où ses comparses auraient la bonne idée de lui porter secours. Mais rien ne vint. Du coup, j'en profitai d'avoir le balai à chiotte en main pour tenter d'enlever la trace de pneu qui venait d'être faite au plafond. Dommages collatéraux qu'on appelle ça.
Il s'avéra finalement que ce n'était pas du tout une veuve noire, mais peut-être une Brown Recluse. Mais peu m'importait. Ça en imposait le respect quand même. J'etais fier comme seul un camion de pompier savait l'être en ces circonstances. J'avais gagné une première bataille. Et peut-être la guerre. Pour avoir la paix ?

Paranoia : 2 - Moi : 1.

(*) Métaphore pourrite ne fonctionnant que les mardis gras.