Je crois que ça a commencé par la Suisse. De toute façon, à chaque fois qu'il se passe un drame sur Terre, c'est souvent la Suisse qui trinque. Tenez, pas plus tard qu'hier soir, les Luxembourgeois ont corrigé les Suisses à la belote coinchée, c'est tout dire. Il y a eu aussi le jour où les Suisses se sont ramassés Calvin & Hobbes qui s'était réfugié dans un trou paumé, à Bâle il me semble (mais aussi à Genève mais dans ce cas là le jeu de mot n'est pas top) pour y écrire des écrits pas très catholiques qui ont révolutionné par la suite la technique du point de croix. Ou encore la fois où 3 types ont osé fonder un catalogue de produits en vente par correspondance (je les retiens ces 3 là, ils pourrissent ma boite à lettres au moins 3 fois par semaine), c'était où ? En Suisse, parfaitement*.
Oui c'est ça, ça a commencé par la Suisse. En presque 2 semaines, il ne restait plus rien de ce beau pays qui sentait bon le fromage, le chocolat, l'edelweiss et le Chanel n5. Les montagnes, les lacs, les villes, les voitures, les vaches, les girafes, les banques, tout ça, pfuuuuit, disparus! Envolés, on ne sait où. Et les gens dans tout ça, me direz-vous? Ben ils se sont vite réfugiés dans les pays voisins. Donc chez nous notamment, en France. Comme si on n'avait déjà pas assez de problèmes avec certains belges jaunis, fallait qu'on se farcicent des Suisses... Il me semble que j'ai accueilli dans un premier temps une famille de petits Suisses. Je les ai tous mangés. Et depuis 5 semaines, je loge 2 autres personnes dans mon modeste 25m². Ils sont sympas. Ils parlent allemand, je comprends rien. Ils auraient pu me refiler des francophones, que diable. Mais bon, en général les Suisses ont été bien accueillis chez les gens d'ici. Sûrement uniquement par pitié pour leur grand malheur, car ça se saurait si les Français accueillaient des étrangers uniquement par désirs de partager des expériences ou leur culture. Les Suisses, ils ont eu beau faire tout ce qu'ils ont pu pour rester chez eux, ils n'avaient plus le choix, il valait mieux qu'ils se barrent. Alors, oui c'est sûr, il y en a plein qui sont morts dans le lot parce qu'ils ne voulaient pas descendre de leur montagne à cheval, mais dans l'ensemble, ils ont été assez raisonnables et ils ont fui.

Pis ensuite, ça s'est propagé rapidement autour de la Suisse, à l'Allemagne, l'Autriche, la France et l'Italie, telle une onde se propageant à la surface de l'eau. Là aussi, des villes entières rayées de la carte, des milliers de morts et des millions de gens qui fuient. Je te dis pas le bordel que ça a foutu, surtout avec les Français et les Italiens car ils sont rarement organisés ceux-là. On a donc vu débarqué ici des centaines de milliers de gens. Forcément, personne n'avait prévu le coup, et les magasins ont vite été vidés de leur contenu, on n'a eu plus rien à bouffer. Du coup, j'ai encore été obligé de manger le couple de petits Suisses. Si les gens commencent à s'entretuer à cause de la panique et aussi à se bouffer, c'est la fin des haricots ma p'tite dame.

En fait, c'est toute l'humanité qui va disparaitre. Remarque, ça nous pendait au nez depuis longtemps. Entre crever dans d'atroces souffrances à cause d'un cancer de la fesse gauche à cause du portable dans la poche, ou bien de la chtouille, ou encore noyés à cause du réchauffement climatique qu'a fait fondre tous les marchands de glace et submerger les océans, il fallait bien y passer. Bon là c'est un peu ridicule de comment ça va se passer, car gobés comme une danette par un trou noir, franchement y a pas de quoi être fier. Alors oui, y en a qui se plaignent que c'était pas prévu, que les experts scientifiques ont menti, que c'etait bien mieux avant, tout ça, et que le trou noir, il aurait dû s'évaporer en un rien de temps dans les couloirs du LHC. Mais bon, on les connait les gens, ils exagèrent un peu je trouve. C'est vrai quoi, il fallait tout simplement pas confier le pilotage de la machine à ce con :
---------------mettre l'image d'un con--------------------
Alors tant pis, de toute façon maintenant c'est trop tard, on ne peut plus rien faire face à ça, il ne reste que peu de temps avant que l'horizon du trou noir englobe Paris. J'ai décidé de ne pas faire comme tous ces cons partis se réfugier en Bretagne, car la Bretagne c'est bien trop petit pour quelques dizaines de millions de Français, et une poignée de Suisses. Et plus loin que la Bretagne, c'est l'Océan, et moi, je sais pas nager, alors autant rester ici à jaser avec la voisine sur comment que la vie elle était chouette et comment que la mort si ça se trouve est chouette aussi, car il y aura plein de chocolat et des granolas.
Elle est gentille la voisine, elle a mon âge, elle vient juste d'emménager. Mais c'est bête, elle est célibataire, et si ça se trouve on aurait pu jouer à chat perché ensemble tous les soirs.
Aussi pour une fois, punaise je suis gonflé à bloc, il faut profiter des derniers moments de la vie, je crois que j'ai envie de l'embrasser. Je vois dans ses yeux verts que elle aussi, elle attend quleque chose de moi. Il y a comme de l'électricité entre nous, je nous sens tiraillés par je ne sais quoi et surtout, son parfum m'enivre. Alors je m'approche d'elle et mes lèvres des siennes, et nos langues s'


(*) : je recherche un recueil de blagues et jeux de mots sur les Suisses, c'est urgent.