• Acte 4 : Le meunier hurlant
"Quelqu'un devrait aller lui dire de ne pas hurler, un homme de son âge. C'est pas possible qu'un être humain crie comme le dernier des loups." -- Le meunier hurlant -- Arto Paasilinna

Ce n'est pas de moi dont il s'agit ici. Mais d'eux. C'est vrai, j'était paranoiaque à cause des araignées, de l'ambiance étrange du moment, et de tout le reste, mais pas au point de me mettre à hurler la nuit. En revanche, eux, ils ont hurlé à la mort. Ils ont passé deux nuits à hurler même. Pas une, non non, ça aurait été trop gentil de leur part, mais deux. Heureusement, ça ne durait pas toute la nuit, mais suffisament longtemps et fort pour qu'ils me réveillent une fois et que j'ai ma petite heure d'insomnie nocturne.

Ils ? Eux ? C'étaient les coyotes bien sûr !

Combien étaient-ils et où étaient-ils exactement ?J'en savais rien. Mais bien trop proches à mon goût car ils avaient réussi à me réveiller, et suffisament nombreux. Non content de me faire piquer par des araignées, j'allais me faire bouffer par des coyotes en plus. Il ne manquait plus qu'eux à ma fête.

C'est glauque un chant de coyote. Mais alors une chorale de coyotes, c'est carrément lugubre. Surtout vers minuit, une heure du matin. Ah ça a l'air gentil comme tout sur les images, on dirait un berger allemand même. On leur donnerait le bon Dieu sans confession. Ça veut jouer, ça veut te courir après et te faire de douces léchouilles aux oreilles. Mais qu'il est MEUUUUGGGGNON le toutou.
Mais en meute, c'est pas très gentil, les coyotes. Enfin il paraît. Et j'ai pas souhaité vérifier.
Il se trouvait que je travaillais très tard dans un autre bâtiment près de la maison, à une centaine de mètres. Et il a fallu que je trouve le moyen de rentrer lors de leur seconde crise de hurlement de la semaine. J'ai longuement hésité à passer la porte du batiment pour rentrer à la maison et me planquer au fond du lit. Puis, hop, j'ai pris mon élan et j'ai couru comme jamais je n'avais couru auparavant. Je pense aisément qu'on aurait pu dire que Bruny Surin ou Ben Johnson c'était d'la p'tite bière à côté de moi à ce moment précis. Et ouf, je suis arrivé vivant.

Amie lectrice/ami lecteur, tu vois, pour un peu, les coyotes auraient presque réussi à me faire oublier les araignées...

Paranoia : 518 - Moi : -2.